Catégorie : NOIR PALIMPSESTE
Carte Blanche/Noir Palimpseste
avec la présence de
- Grave(s) / Musique d’improvisation avec Fabienne Yvain (clarinette basse), Marthe Vasa (Trombone) et Mélanie Loisel (contrebasse)
- Myriam Lebreton / Improvisation danse contemporaine
- Diantre / Musique d’improvisation avec Sylvain Berton (guitare) et Alain Ribis (piano préparé)
- Clément Darrasse (installation filmique)
- Marilou Turmeau (sérigraphie)
- Continuum / Texte musical et calligraphie orientale avec Martin Delisle (machines), Mélanie Loisel (contrebasse), Marc Vichet (calligraphie) et Fabien Delisle (texte)
NOIR PALIMPSESTE/Photos de Rémi Angéli
Noir Palimpseste, accroché au plafond du réfectoire du Prieuré St Cosme, se balance lentement d’un mouvement qui durera. La main, effleurant la suspente, aura perpétué une inertie d’une heure au moins. L’œuvre que l’on voudrait terminée, n’a pas de fin comme la pensée. Les lignes se sont arrêtées car la pointe d’encre traversait le papier, et c’était une bonne raison de ne pas aller plus loin. Mais pour autant, faut-il imaginer que sans l’auteur, tout se fige. C’est bien l’avantage du véhicule, et de l’œuvre tout court. De courir sans vous. Hier, je me trouvais à filmer des détails de Noir Palimpseste. Un couple tout ému, ne sachant que j’en étais l’auteur, me racontait l’histoire de cette œuvre. J’étais sincèrement captivé par le récit de ce que je n’avais pas encore imaginé. Les lignes avaient donc le pouvoir de dépasser le cadre inscrit. C’est tout ce que j’avais espéré. Je crois.
Noir Palimpseste au Prieuré St Cosme
FABIEN DELISLE ET NOIR PALIMPSESTE AU PRIEURÉ ST COSME Photo Clément Darrasse©
Ecrire sans interrompre le flux, durcir le noir et dissoudre le mot. Créer la trame, la texture et faire motif… Se rompre à la tâche, le silence en compagnon, juste l’encre à renifler, racler le papier. Apparaît la pelisse d’une bête, un monstre de pensées immédiates dont le corps se nourrit du geste, et taille de nouveaux reliefs. Une géologie d’écriture fouillant l’antre… Durant plusieurs séances, à différentes saisons, le réfectoire des moines du Prieuré St Cosme est investit pour une performance de signes au long cours débutée cet hiver. Sur un papier long de 10 mètres, large de 2 mètres, lentement le texte se tisse et laisse voir apparaître…
Il faut tenter de nouvelles terres, inventer des espaces où les limites ont peu d’importance. Stratifier la pensée avec une telle épaisseur que le mot ne se dit plus, il se ressent. L’encre coule sans vergogne, sans jugement de la faute ou du style. Le temps s’écoule aussi, défiant l’autre temps qui se perd dans le futile.
Le public peut assister au processus de création au réfectoire, dans le lieu même où Noir Palimpseste sera présenté en novembre 2018.
janvier – février – avril – mai – restitution le 29 septembre jusqu’au 18 novembre 2018
Carte blanche autour de Noir Palimpseste le 18 novembre 2018