Noir Palimpseste, accroché au plafond du réfectoire du Prieuré St Cosme, se balance lentement d’un mouvement qui durera. La main, effleurant la suspente, aura perpétué une inertie d’une heure au moins. L’œuvre que l’on voudrait terminée, n’a pas de fin comme la pensée. Les lignes se sont arrêtées car la pointe d’encre traversait le papier, et c’était une bonne raison de ne pas aller plus loin. Mais pour autant, faut-il imaginer que sans l’auteur, tout se fige. C’est bien l’avantage du véhicule, et de l’œuvre tout court. De courir sans vous. Hier, je me trouvais à filmer des détails de Noir Palimpseste. Un couple tout ému, ne sachant que j’en étais l’auteur, me racontait l’histoire de cette œuvre. J’étais sincèrement captivé par le récit de ce que je n’avais pas encore imaginé. Les lignes avaient donc le pouvoir de dépasser le cadre inscrit. C’est tout ce que j’avais espéré. Je crois.